Nous quittons de bon matin la rafraichissante Dalat pour nous rendre à Nha Trang. La ville connue pour avoir été la résidence d’Alexandre Yersin, pasteurien découvreur du bacille de la peste et du premier vaccin anti-pesteux (Yersin est considéré comme un héros par les Vietnamiens) est devenue une station balnéaire pour touristes russes. On a d’ailleurs du mal à trouver un menu de restaurant compréhensible: tout est écrit en vietnamien ou en cyrillique. La ville ressemble un peu à La Baule avec son immense plage entretenue à grands frais et son front de mer constitué d’hôtels luxueux. Sauf qu’à La Baule, personne ne pense à emmener son barbecue portatif bricolé à la maison…
Nha Trang ne présente pas un intérêt folichon. Nous n’avons pas prévu d’y rester longtemps: juste une demi-journée avant de prendre le bus de nuit pour Hoi An. Nous en profitons pour aller visiter les tours Cham de Po Nagar. “Un des plus beaux vestiges de la civilisation Cham”, peut-on lire sur le guide du Routard. Quelques tours en briques ornées de quelques statues féminines dédiées au culte hindou.
Bref, après Angkor, ce genre de site nous parait un peu insignifiant.
Le principal intérêt de l’endroit réside dans sa situation. Il domine un grand port où est rangée une flottille de beaux bateaux de pêche bleus.
A Nha Trang, nous capturons aussi de jolis chargements sur motos très improbables et défiant tout sens basique de la sécurité routière.
Hội An était un port fluvial incontournable. Située sur les routes maritimes du commerce de la soie, cette ville connut une grande prospérité à partir du XVe siècle. Des marchands chinois, japonais, vietnamiens prospères y installèrent des comptoirs et construisirent de grandes maisons en bois richement décorées. Suite à l’ensablement de la rivière, l’activité du port a décliné au profit de celui - maritime - de la ville voisine, Đà Nẵng. Un mal pour un bien, car aujourd’hui, Hoi An est certainement la plus jolie ville vietnamienne que nous ayons visitée. Les tour operators ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Les rues sont pleines à craquer de touristes.
En débarquant à l’aube après une nuit passée à se cogner sur le plafond du bus qui a joué à saute-mouton sur les nids de poule de la route, nous découvrons une cité d’une belle unité architecturale. Les murs jaunes des édifices rappellent la Provence française, les balcons et les plantes grimpantes, la Dolce Vita ritale.
D’ailleurs, Hoi An prend parfois de furieux airs de Venise vietnamienne.
A Hoi An, on vient visiter les maisons des anciens commerçants soyeux. Les diverses communautés de l’époque ont apporté avec elles leur culte et le style architectural propre à leur région d’origine: on peut observer un pont japonais, des maisons-chapelles chinoises ou des autels bouddhiques du delta du Mékong.
D’une bâtisse à l’autre, on passe ainsi de jardins zens à des chapelle dédiées au culte des ancêtres avec plaquettes mortuaires en bois et représentations kitsch de mandarins chevaliers évoquant Gengis Khan.
Dans une autre encore, on peut voir d’immenses tortillons d’encens qui n’en finissent pas de brûler. C’est une sorte de cierge: ils sont censés porter bonheur. une étiquette accrochée au serpentin indique le nom du bénéficiaire de la prière.
Hoi An, c’est surtout une ambiance superbe la nuit: des lanternes oblongues en tissu coloré, spécialité de la région, illuminent dès la tombée du jour les rues et les ponts. Magnifique !
Entre flânerie et café gourmand, nous trouvons le temps de sortir de la ville pour découvrir les environs et en particulier le site de My Son. Autres vestiges de la civilisation Cham, les ruines de My Son nous font un peu le même effet que celle de Nha Trang… Bof.
L’excursion en moto nous permet cependant de faire de beaux clichés des rizières environnantes. La moto, c’est le moyen privilégié de passer sur les sentiers pas battus. Nous observons ainsi les Vietnamiennes au travail dans les rizières, chapeau conique vissé sur la tête et dos cassé par la position courbée imposée par le repiquage du riz.
A cette période de l’année, on fait sécher les piments cultivés dans la région. Pour ce faire, on utilise toute les surfaces planes et sèches disponibles. Les Vietnamiens n’ont rien trouvé de mieux que le bord des routes, peu importe la circulation. Vu de loin, ça donne l’impression de passer au travers d’une mer écarlate.
Bref, nous avons aimé Hoi An malgré sa (trop) forte activité touristique.
Retrouvez ici toutes les photos de Nha Trang et celles de Hoi An.
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