Avant notre départ, quelques personnes nous ont demandé de leur envoyer des photos du contenu de nos assiettes. La section américaine s’étant révélée peu exotique, nous inaugurons la rubrique gastronomique d’allervoirailleurs avec le Pérou.
Où mange-t-on?
Le midi dans des cantines qui proposent un déjeuner généreux et vraiment pas cher. Pour environ 1,5 €, on vous sert une énorme soupe, un plat principal et une boisson. Le soir, nous mangeons des légumes, des fruits et parfois des brochettes et des empanadas (chaussons fourrés à la viande et aux légumes) achetés au marché ou dans la rue. Le petit déjeuner, quant à lui, se prend la plupart du temps à l’hôtel. Là, c‘est du back to basics: café noir instantané, pain plat, confiture de fraise et margarine (beurk!)
Y a quoi dans l’assiette?
Principes de base:
Le Pérou propose une grande variété de spécialités culinaires, état de fait directement lié à la diversité de ses climats, de ses reliefs et de ses cultures. On a donc des plats de poissons, de viande de boeuf, de volaille, de gibier, de lama et comme, ici, rien ne se perd, des abats et autres morceaux de viande improbables que l’on retrouve généralement dans les soupes (pattes de poule, morceaux d‘artères non identifiés…).
La soupe:
On adore la soupe péruvienne. A elle seule, elle suffit à vous caler pour l’après-midi. Les Péruviens la préparent avec une base de céréales (blé, semoule, quinoa), y ajoutent des légumes (courge, citrouille, carotte, pomme de terre, pois) et des morceaux de viande (cf. paragraphe précédent).
Le plat de résistance:
Le Pérou s’enorgueillit de ses centaines de variétés de pommes de terre et de mais.
Nous pensons que c’est de là que vient la passion des Péruviens pour les féculents. Un plat classique comporte toujours deux types de féculents. Toute assiette contient obligatoirement une portion respectable de riz (excellent d’ailleurs) complétée par des frites, des lentilles, des flageolets, du mais, des fèves ou une purée de pommes de terre. En sortant de la cantine, vous pouvez enchainer direct sur un 6000 m. Le soir on rééquilibre par un repas frugal…
En complément des féculents, on vous sert des émincés de viande de boeuf frite ou marinée, du poulet rôti, une truite cuite au feu de bois ou frite à la poêle… Le tout est accompagné de légumes en julienne, d’une petite salade ou d’une épaisse sauce à la tomate.
Pour les amateurs de sensations fortes, une petite écuelle contenant une sauce au piment ou des crudités marinées dans une sorte de tabasco est toujours mise à disposition.
Les plats sont servis avec un minimum de décorum ce qui donne aux cantines les plus sordides une certaine touche de raffinement.
Dans le détail, tous ces plats ont un nom qui ne donne aucune indication sur ce qu‘il contient (ceviche, montado, lomo saltado, cau-cau, anticucho, chicharon…). Devant la longue carte du menu des cantines, nous sommes très souvent perplexes. Nous essayons de nous renseigner sur le contenu auprès des serveuses "qu’est ce qu’il y a dans ce plat ?". Une serveuse nous répond “la viande d’un animal”. Nous faisons donc nos choix bien souvent au petit bonheur la chance. Parfois c’est bonheur, parfois c’est pas de chance comme cette fois où nous avons commandé au pif deux plats d’abats (des tripes et du foie): Nicolas n’a mangé que du riz ce midi-là.
A noter une spécialité qui ne manquera pas de provoquer chez les fans de “50 millions d’amis” un haut le coeur : le cuy. C’est un plat très raffiné dans la région (une véritable fortune au restaurant). On le retrouve d‘ailleurs très souvent dans les menus de fêtes de mariage. Ci dessous, la préparation du cuy en 3 étapes.
Le dessert:
Les amateurs de desserts ne trouveront pas vraiment leur bonheur au Pérou. On a juste gouté une crème aux oeufs qui valait le détour. Pour le reste, les spécialités de gâteau (King Kong de Trujillo, Tarte au chocolat …) se seront révélées très décevantes. On mange donc des fruits: clémentines, granadillas (de la famille du fruit de la passion), melon…
Et dans les verres?
Le Pérou est un des premiers producteurs au monde de café. Mais, il exporte presque tout. Du coup, on ne trouve ici que du Nescafé… Une véritable aberration économique et culturelle. Même phénomène avec le cacao et le quinoa : cette graine traditionnelle nourricière du Pérou, devenue très trendy en Europe et aux Etats-unis, ne se trouve presque plus ici tant sa vente à l’étranger rapporte de l’argent.
Nous nous rabattons donc sur les autres boissons traditionnelles du Pérou.
Le maté de coca:
Des feuilles de coca infusées dans l’eau chaude. Effet anti-fatigue, coupe-faim et vasodilatateur pour combattre le mal des montagnes.
L’Inca Kola:
Un soda à la couleur jeune pâle et au gout de bonbon plus consommé que le Coca Cola au Pérou. Une vraie fierté nationale.
La bière:
Plus consommée que l’eau au Pérou. Logique: l’eau du robinet n’est pas potable. L’eau en bouteille est chère et la bière est excellente. La marque Franca a même fait valider ses procédés de fabrication par la prestigieuse brasserie Weihenstephan de Freising, Freistaat Bayern, en partenariat avec la Technische Universität München. Autant vous dire que Nicolas ne passait plus les portes après cette découverte.
Retrouvez ici en photos toute la nourriture péruvienne que nous avons testée !
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