C’est l’ancienne capitale des Incas qui la nommèrent El Cusco, Le Nombril du Monde, pas moins. La ville est située dans une cuvette au milieu des montagnes à 3400 m.100% des touristes qui viennent au Pérou passent par Cusco, car c’est le passage obligé pour aller voir le Machu Picchu.
En même temps, Cusco a beaucoup à proposer. C‘est sans doute l’une des plus belles villes d’Amérique du sud. Elle a su conserver une belle unité architecturale: une vaste place d’Armes, des rues pavées, de magnifiques balcons en bois sculpté, des toits en tuiles ocre. De nombreux anciens sites incas entourent la cité. Il y a de quoi s’occuper.
Voilà, je m’arrêterai là pour les compliments. Car Cusco est complètement pourrie par les milliers de touristes qui envahissent ses rues chaque année. Tout d’abord, la ville est très chère et ici, les Cusqueniens ne manquent pas une occasion d’essayer de vous soutirer de l’argent. En tant que Gringos, vous êtes sans cesse sollicités dans la rue par des rabatteurs. Restaurants, visite du Machu Picchu, massages (?!?), vêtements, bijoux, tissages, treks… Un harcèlement constant et épuisant. Pour entrer dans les églises, il faut payer un boleto touristique religieux. Pas moyen d’y entrer pour la messe. Les touristes sont interdits.
Il n’y a plus grand chose d’authentique à Cusco. Elles sont loin les dames de Huaraz avec leur costumes traditionnels. Les seules femmes qui portent le jupon et les tissages colorés sont irrémédiablement accompagnées de bébés lamas et vous demandent si vous souhaitez prendre une photo contre sonnants et trébuchants. Pauvres petits lamas, trainés toute la journée, alors que la place est auprès de leur maman dans les Alpages (les Andages?).
Le niveau de service offert par les agences et les hôtels est très moyen. Le client est considéré comme un empêcheur de tourner en rond. Vous demandez à changer de chambre car la vôtre n’a ni fenêtre, ni aération, parce que la salle de bain est tapissée de champignons et qu’on approche les températures négatives de nuit, les managers poussent ostensiblement un soupir pour vous faire comprendre que vous êtes extrêmement embêtants. Même si ces mêmes managers passent leur journée devant la télé… Dans d’autres hôtels, on vous fait payer le papier hygiénique, la garde des bagages et on vous explique bien que c’est un grand honneur de vous préparer un petit-déjeuner (même si celui ci est officiellement compris dans le prix).
Les agences, c’est pire. Souhaitant réaliser le trek du Salkantay, nous avons dû traiter avec l’une d’entre elles. Les promesses faites par la plupart d’entre elles ne sont pas remplies: des informations capitales sont cachées pour mieux vous faire cracher au bassinet plus tard. Malgré le prix exorbitant des treks de Cusco, on insiste bien pour que vous laissiez un pourboire conséquent au cuisinier, au muletier et au guide (celui-ci vous donne même les prix pratiqués). Le pourboire, à ma connaissance, dépend encore du niveau de satisfaction du client. Et bien ici non. Si vous avez le malheur de demander réparation pour une clause du contrat non remplie (ici le train de retour du Machu Picchu n’a pas été booké), on vous sort l’argument du, “ici on est pauvre” et du “vous ne pouvez pas avoir les mêmes attentes qu’en Europe”, ou “on n’y peut rien si on travaille mal”… Bref, aucune volonté de s’améliorer. Le touriste est là pour être plumé. Un point c’est tout.
L’arnaque et le harcèlement, c’est pénible mais supportable. Il faut juste être sans cesse sur le qui-vive. Le plus grave dans cette ville, ce sont les vols. Pendant les quelques jours où nous avons séjourné à Cusco, les personnes avec qui nous avons fait connaissance ont été victimes du Cusquenien voleur. Mais tout d’abord, nous vous présentons Yacu, le combi-crêperie de Coralie et Timothé. Coco et Tim ont passé 8 moins en Amérique du Sud et financent leur voyage en vendant des crêpes sur une des places du centre ville de Cusco. On les a vite repérés et on n’est pas les seuls. Leur camion jaune “qui fait les yeux doux” est devenu le point de rencontre de plein de routards.
On a notamment rencontré deux autres Français accompagnés d’un beau Saint-Bernard qui ont fait venir du Morbihan leur Transporter VW aménagé. En plein centre de Cusco à 18h, leur van a été cambriolé. Ordinateur et GPS envolés.
Plus triste, un Colombien qui traverse l’Amérique en tuk-tuk avec deux amis s’est fait kidnapper son compagnon de voyage, sa chienne pitbull Yankai (voir leur site). Malgré plusieurs jours de recherche et de collage d’affiche à l’effigie du chien, pas de trace. La chienne a été enlevée car un chien de race, ca peut se revendre à bon prix.
Nous ne nous sommes pas sentis bien à Cusco et sommes plutôt pressés d’en partir. Cusco est typiquement une ville pour le tourisme de groupe: belles photos, sites intéressants, pas de contact avec la population, pas de négociations avec des agences arnaqueuses, pas de véhicules qu’on peut se faire cambrioler et un guide qui fait tout pour vous… L’antithèse de notre manière de voyager.
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