Depuis Uluru, nous avions réservé en ligne une croisière de 2 jours / 1 nuit sur le bateau Rum Runner. Au programme, 6 plongées dont une de nuit sur la Grande Barrière de Corail.
La mythique Grande Barrière de Corail: on vous en présente les principales données. La Grande Barrière de Corail est le plus grand récif corallien du monde, comptant plus de 2 900 récifs et 900 îles s’étendant sur une superficie de 344.400 km².
La Grande Barrière de Corail peut être vue de l’espace et constitue la plus grande structure créée par des organismes vivants au monde. Le récif est composé et construit de milliards d’organismes minuscules. Il soutient une large diversité de vie marine et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981.
Une large partie du récif est protégée par le Great Barrier Reef Marine Park, qui aide à limiter l’impact de l’activité humaine telle que la pêche et le tourisme. D’autres pressions environnementales sur le récif et son écosystème incluent le ruissellement, le changement climatique qui accompagne le blanchissement des coraux et le débordement de la population cyclique de l’Acanthaster planci. Selon une étude publiée en octobre 2012 par la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, le récif a perdu plus de la moitié de sa surface coralliaire depuis 1985.
On se prépare donc à partir pour deux jours. Départ 7h00 de la marina située près du centre ville de Cairns. On ne peut pas laisser la voiture dans le camping. Les parkings de Cairns sont limités à 2h00 de stationnement. Nous en sommes là de nos réflexions en parcourant la promenade du front de mer, quand nous sommes attirés par un vacarme de cris animaux venus d’une rue perpendiculaire. Là, sur les branches des arbres plantés le long du trottoir, pendent des milliers de grappes noires couinantes. Des Flying Foxes, des chauve-souris géantes. Elles ont élu domicile dans le centre-ville. A cette heure de la journée, elles se reposent. Comme il fait très chaud, elles se réveillent régulièrement pour s’éventer en agitant la membrane d’une de leurs grandes ailes.
Une population si dense, en plus de faire un raffut de tous les diables, produit une grande quantité de déjections. Quand on passe dans la rue en évitant de rester trop longtemps sous les branches les plus habitées, ça pue. On plaint les habitants des immeubles voisins. Les voitures sont maculées… et c’est pour cette raison que les places de stationnement situées en dessous des Flying Foxes sont gratuites et non limitées dans le temps. Bingo ! On a notre solution pour les 2 jours. Merci les filles ! Bruit, saleté, manque à gagner, la ville laisse pourtant les Flying Foxes vivre en toute quiétude. C’est que, dans cette zone tropicale, elles contribuent énormément à rendre l’endroit vivable en éliminant une très grande quantités d’insectes. Et vu ce qu’on trouve parfois dans notre tente le soir, on estime beaucoup leur travail de nettoyage.
Pour le reste, Cairns est une ville sans grand intérêt. La baie le long de laquelle la ville a été installée est ensablée et vaseuse. Consciente de ne pas avoir de plage digne de ce nom, la municipalité a construit une plage artificielle en front de mer. Barbecues, tables de pique-nique, cafés, toilettes publiques… la place attire les familles qui viennent y passer la journée.
Nous embarquons sur Rum Runner avec une quinzaine d’autres passagers plongeurs et snorkellers. L’équipage est constitué de trois jeunes gens qui passent leur diplôme de Dive Master.
Désirée de Suède, Kayne d’Australie et Cyril de France qui travaillent, en échange, gratuitement à bord du bateau. Ils préparent l’équipement de plongée, assignent les chambrées, font la vaisselle et sont guides de plongée pour les plongeurs certifiés.
Jason, le capitaine du bateau, est un pirate. La boule à zéro, le cuir tanné par des années de navigation sur les mers tropicales, il a des tatouages d’hippocampes et d’autres produits de la mer sur tout le corps. En le regardant, on a un avant-goût de ce qu’on va voir sous l’eau.
Une fois arrivés à destination, sur une petite portion du récif corallien, nous nous équipons et effectuons nos premières plongées. Honnêtement, sur les premiers spots, nous sommes un peu déçus. A cet endroit, le récif est en très mauvaise état. Des coraux morts jonchent les fonds marins, de grands trous caractéristiques dans le récif révèlent que des bateaux ont, sans scrupule, lâché leurs ancres. Pour éviter cela, le Rum Runner s’ancre à des bouées déjà existantes.
Les plongées s’enchainent à un rythme effréné. Juste le temps de respecter la durée minimale entre deux immersions.
Quand on remonte, on a automatiquement 1) envie d’aller aux toilettes, 2) une énorme dalle. Ca tombe bien, Jason, qui est aussi le cuisinier à bord, nous prépare des repas généraux et bien présentés. Aux petits oignons. Et puis on replonge.
Tout ça jusqu’au soir. On plonge de nuit avec Désirée. C’est une nouvelle expérience pour nous. Nous partons avec des torches qui produisent une lumière diffuse. Pas plus de 2 mètres de visibilité. Passée l’angoisse des première minutes, on ne se sent finalement pas trop mal dans cette obscurité liquide. Privés du sens la vue, on concentre sur les sensations. Et comme l’eau est chaude, et qu’on se sent porté, l’expérience est plutôt rassurante. Presque placentaire.
Le principal intérêt de la plongée de nuit est de mieux voir le plancton. Petites crevettes qui, à l’instar des poulpes, rejettent de l’encre bleue quand elles se sentent menacées, vers translucides,… parce que pour le reste, tout le monde est au lit. On s’agenouille quelques minutes sur le sable du plancher marin pour agiter frénétiquement les bras. Sur le coup, c’est comme si on réalisait un Harlem Shake sous-marin. Le but de la manoeuvre est d’allumer le plancton qui devient phosphorescent sous l’effet des frictions.
On gagne notre petite cabine écrasés de fatigue. Le lendemain, lever à 6h45. On n’est pas sortis du lit qu’on enfile nos combinaisons de plongée trempées par la pluie tropicale.
Ce matin, la visibilité est bien meilleure que la veille et le récif est, à cet endroit, beaucoup moins endommagé. On a l’impression de nager dans une aquarium géant. Une multitude de petits poissons vaquent à leur occupation autour de bouquets de coraux. Des poissons-clowns défendent leur territoire anémonal.
Des bénitiers sensibles se referment sur un titillement pour se rouvrir timidement quelques instants après. Des concombres de mer avec des milliers de petites ventouses se laissent tripoter par nos guides de plongée. Une raie se camoufle sur les fonds sablonneux. Des espèces d’anémones de mer violettes se referment sur un simple claquement de doigt. Un poisson-lion et ses nageoires en forme de plumes nous surprend au détour d’un rocher. Un requin à pointe noire nous fait l’honneur d’une visite. Une tortue verte sous-marine partage quelques mètres sous l’eau avec nous. On n’a jamais vu une telle diversité!
Cyril et Kayne profitent de la balade pour récolter des Acanthaster planci, ces étoiles de mer assez effrayantes et super urticantes qui conquièrent les récifs. Venues de Thaïlande, elles ne connaissent pas de prédateur et tuent le corail. Les trois spécimens de la journée terminent dans une poubelle prévue à cet effet. Splash !
Nous terminons notre croisière épuisés, les oreilles endolories d’avoir dû compenser les différences de pression, mais heureux d’avoir vu autant de couleurs.
On vous laisse apprécier le montage de Nicolas. Enjoy !
{videobox}87916665{/videobox}
Retrouvez ici toutes les photos de la Grande Barrière de Corail.
Comments powered by CComment