Les chutes d’Iguazu sont pour nous comme le salar d’Uyuni, un des highlights attendus de notre voyage.
Pour aller voir une des 7 nouvelles merveilles naturelles du monde (voir Wikipedia ici), nous réalisons un voyage de 24h en bus (avec 2 changements !) depuis Salta.
Les chutes d’Iguazu sont situées dans une enclave au nord-est de l’Argentine, coincée entre le Paraguay à l’ouest et le Brésil à l’est. L’Argentine et le Brésil se partagent d’ailleurs le territoire des chutes. Les Cataratas d’Iguazu (le nom signifie “grande eau” en langue Guarani) ont été classées par l’Unesco au Patrimoine de l’Humanité.
Les chutes d’Iguazu, comment ça marche ? Imaginez un fleuve, qui parcours 1.320 kilomètres à travers les forêts et terres agricoles du Brésil. Arrivé au niveau du Parc national d’Iguazu avec sa forêt vierge protégée, il s’élargit et passe progressivement de 500m à 1500m de large. Puis, au sortir d’un immense méandre, le fleuve rencontre une faille géologique en forme de gigantesque fer à cheval: un précipice qui atteint jusqu’à 90m de hauteur. Le fleuve tombe dans la faille en formant une série de plus de 270 chutes (ou saltos) sur une largeur cumulée d’environ 3 kilomètres. Autant vous dire que ça fait un vacarme de tous les diables.
Nous resterons 3 jours complets dans le parc.
Nous commençons par aller voir les chutes du côté brésilien, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble des chutes. Le Brésil a la réputation d’être cher… nous confirmons! Nous payons notre entrée dans le parc 25% plus cher pour des installations beaucoup moins intéressantes qu’en Argentine. Pour passer d’un point de vue à l’autre, un unique chemin de 1,6 km de long immédiatement surchargée par des poussettes, des gamins en pleurs, des groupes qui visitent le Brésil en une semaine et des touristes mal lunés. On se bouscule, on se donne des noms d’oiseaux pour faire LA photo souvenir. C’est le comme le Rainbow point au Grand Canyon. Pourquoi cette concentration de touriste à cet endroit alors que le parc est si grand ? Le reste du parc côté brésilien a été concédé à vil prix à des agences privées qui organisent toutes sortes d’activités très chères. Rappel, canyoning, safari en jeep…même les chemins de randonnées ont été privatisés. L’exploitation du site à outrance nous déçoit beaucoup.
En plus, la nature du côté brésilien est hostile. Un coati, une bête de la famille des ratons-laveurs, qui passe sa vie à faire les poubelles et écumer les dessous (et parfois les dessus) des tables de restaurants touristiques, profite du manque d’attention de Nicolas pour lui piquer son déjeuner. Nicolas qui ne veut pas s’avouer vaincu se lance à la poursuite de l’animal et réussit à récupérer la bonne moitié de son sandwich (celle avec jambon et fromage). Cependant, la poursuite du coati voleur interprétée par de stupides touristes brésiliens comme mauvais traitement envers un animal nous vaudra un avertissement des rangers du parc. La très grande classe ! Voyez ici le comportement des coatis (vidéo):
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Bref, nous quittons le parc brésilien sans regret et achetons des billets pour le Parc des Oiseaux situé non loin de là.
Le Parc des Oiseaux nous permet d’avoir un aperçu de ce que l’on peut trouver comme oiseaux dans la jungle alentour. Aras, perroquets, chouettes, flamants roses, ibis rouges, aigles, vautours, casoars et toucans se répartissent dans des cages plus ou moins grandes.
Certains évoluent en semi-liberté dans d’immenses volières. Des aras rouges, bleus et jaunes se chamaillent même en complète liberté entre les cages. La moitié des oiseaux du parc sont des rescapés du trafic d’animaux exotiques, récupérés par les douaniers, ou ont été trouvés et amenés au parc blessés ou malades. La plupart d’entre eux ne pourraient plus survivre seuls dans la nature. L’autre moitié est issue de la reproduction en captivité des premiers. Les vétérinaires et biologistes qui gèrent le parc essayent de réintroduire les jeunes dans la jungle.
La visite est un enchantement. Nous passons devant des spécimens aux couleurs hallucinantes. Des ibis d’un rouge éclatant. Des perroquets multicolores. Des flamants étalant toutes les nuances du rouge au rose saumon.
Dans les très grandes volières, c’est carrément un festival. Nous rencontrons pour la première fois des toucans et tombons immédiatement en pâmoison. Le toucan est un oiseau au plumage noir, rouge et blanc de la taille d’un corbeau. Il se caractérise par son immense bec (« C’est un roc ! C’est un pic… C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule !) qui prend des teintes différentes en fonction des espèces (bec vert, rouge ou orange).
Le bec représente la moitié de la surface totale du corps du toucan. Il est vascularisé et sert de thermostat à l’oiseau (comme les oreilles des éléphants). Les spécimens que nous croisons sont extrêmement curieux et très sympathiques.
Il s’approchent de nous, se laissent volontiers photographier de très près. Ils sont surtout fascinés par l’attirail de Nicolas : objectif, sangles, attaches, montre, cordons de chapeau… Ils mettent leur bec partout. Ils rouspètent un peu quand on veut les toucher par contre.
Nous observons longtemps aussi les aras qui sont très distrayants. Toujours en train de se raconter quelque chose, d’imiter quelqu’un ou de se chicaner.
Une visite à notre avis incontournable si vous passez par là. Voyez en vidéo par vous-même:
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Voir ici toutes les photos du Parc des Oiseaux.
Les deux jours suivants, nous explorons le coté argentin des chutes. Des kilomètres de passerelles approchant au plus près des cataractes de toutes tailles, et ce, au milieu de la forêt vierge Atlantis, ici préservée. Les chemins et structures métalliques se confondent presque avec le paysage. Les touristes se répartissent sur les différents circuits proposés dans le parc. L’ambiance est plus détendue, plus propice à la contemplation. Rien à voir avec le Brésil.
Nous réalisons les différents parcours nous emmenant tantôt au-dessus des cascades, tantôt en-dessous : l’occasion de se prendre une bonne douche (ça tombe bien, il fait chaud). Nous avons beaucoup de chance aujourd’hui, nous sommes au printemps et l’eau des cascades est blanche (en automne, les eaux prennent une teinte brune), le ciel est bleu et les arbres bien verts. Les paysages présentent des couleurs très contrastés. En plus, le combiné bruine provoquée par les torrents d’eau qui s’abattent dans le ravin + soleil = arcs-en-ciel. On en trouve des dizaines sur le chemin, se formant et se déformant en fonction de la quantité d’eau portée par les vents.
Puisque nous sommes là, nous nous offrons un tour de bateau qui nous emmène à la base de deux chutes. Superbe ! Nous voici au niveau du fleuve en bas de cascades impressionnantes. Le capitaine qui maitrise son engin nous fait même passer sous une des chutes. Impressionnant ! Nous ressortons absolument trempés.
Le clou du spectacle, c’est la Garganta del Diablo, le fer à cheval où se concentrent les plus grandes chutes du parc. On y arrive après avoir traversé un bon kilomètre de passerelle au-dessus du placide fleuve Iguazu (façon calme avant la tempête).
Un immense nuage de bruine et un vacarme hallucinant nous avertissent de notre arrivée imminente au point de vue. Devant la monstruosité des milliers de mètres-cubes d’eau qui se déversent à cette endroit, ma première réaction est de m’accrocher fermement à la rambarde. Ca donne littéralement le vertige tellement c’est impressionnant. Un bel arc-en-ciel déploie ses sept couleurs dans la lumière du soir. On fait le plein d’images, régulièrement arrosés par les paquets d’embruns poussés par les vents. Que du bonheur !!!
En complément, un apercu vidéo des chutes:
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Nous avons pris environ 1100 photos sur ces trois jours et le tri des clichés a été une véritable torture. Vous pourrez trouvez ici notre tentative de sélection.
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