Dans le bus qui nous mène de San Pedro de Atacama à Salta, nous faisons la connaissance de Delphine et Charles, en lune de miel pour 4 mois. Ca tombe plutôt bien, nous cherchions des personnes pour partager une voiture de location afin de sillonner la région. Le courant passe et on se retrouve le lendemain matin pour faire la tournée des agences de location de véhicules. Une fois la perle trouvée et durement négociée, nous établissons notre programme pour les cinq jours à venir. Soit :
- visiter la Quebrada de Humahuaca, classée au patrimoine de l’Humanité par l’Unesco
- randonner dans la Garganta del Diablo
- passer dans les Salinas Grandes
- suivre le trajet del tren a Las Nubes dans la Quebrada del Toro
- parcourir la Vallée de las Conchas à vélo
- remonter par les vallées Calchaquies jusqu’à Salta
Le tout entrecoupé de barbecues arrosés au vin rouge régional à des prix battant toute concurrence (moins de 5 € le kilo de viande de boeuf de la Pampa, 2,5 € la bonne boutanche) et bien sûr, cocorico !!!, des apéritifs tous les jours…
Nous pénétrons le premier jour dans la Quebrada de Humahuaca et prenons la direction de Purmamarca. Ce village est connu pour sa Montagne au sept couleurs. Sur la route, quelques heures après notre départ, nous croisons un camion qui nous envoie une grosse pierre dans le pare-brise, en plein dans le champ de vision conducteur. Si Carglass avait existé en Argentine, il aurait été impossible de réparer la vitre tant l‘impact formé par le caillou est grand et mal placé… Bref, un léger coup de stress car nous craignons d’y perdre notre franchise de 600 €. Nous nous mettons assez rapidement en quête de renseignements sur les coûts d’un pare-brise.
Entretemps, nous faisons halte à Purmamarca pour compter les couleurs de la fameuse montagne. Les mouvements du terrain combinés au travail de l’érosion ont en effet découvert des pans colorés. Les couleurs sont vraiment inattendues : sur le fond de paysage essentiellement gris se dévoilent des plis verts, blancs, orange, rouges et violets. Après, est-ce qu’il y a réellement sept couleurs ? Là, les avis divergent, question de point de vue…
Nous campons dans Tilcara, un village connu pour être un très ancien berceau de civilisation de la vallée. Le lendemain, nous effectuons une randonnée de trois heures au milieu des cactus jusqu’à une chute d‘eau située dans la Garganta del Diablo. Nous nous apercevrons que ce terme de la Gorge du Diable est utilisé à toutes les sauces. Canyon, faille géologique… Même l’impressionnant fer à cheval des chutes d’Iguazu se nomme la Garganta del Diablo. En tous les cas, la chute d’eau que nous voyons aujourd’hui ne mérite pas vraiment son appellation. Cela n'empêche pas Charles et Nicolas de s’attarder pour prendre des photos.
Nous effectuons un bref passage culturel à la forteresse de Tilcara, vestige de la civilisation du même nom qui, à notre avis, ne vaut pas le déplacement.
Nous remontons un col impressionnant pour atteindre les Salinas Grandes, un salar exploité avec des moyens industriels (ça change de la Bolivie). Elles seront pour nous l’occasion de faire des photos terrifiantes (jugez par vous-même).
De là, l’idée était de reprendre une piste en direction de San Antonio de las Cobres. Nous tâtonnons un peu, effectuons sans rien trouver une quarantaine de km, décidons de revenir sur nos pas pour prendre une piste plus sûre (c’est-à-dire, dont on est certains qu’elle existe). Le jour baisse et nous souhaiterions arriver avant la nuit. En nous engageant sur la piste, nous évaluons la distance à parcourir à une quarantaine de kilomètres, grand maximum. Le chemin en tôle ondulée est interminable. Après 50 km parcourus, un premier panneau nous indique le village de San Antonio à 60 km. Le plan de la région n’est absolument pas à l’échelle ! En attendant, nous traversons des paysages désertiques magnifiques, peuplés de renards et d’ânes en totale liberté. Superbe coucher de soleil sur les montagnes au loin.
Nous arrivons à San Antonio de nuit. Le village est glaciale, les rues balayées par les vents froids de l’Altiplano. Nous voici de nouveau à Uyuni. Nous voulions faire du camping : les quelques passants à qui nous demandons la direction du terrain de camping nous conseillent vivement de dormir en hôtel. Nous terminons donc dans une auberge pas accueillante, à quatre dans une chambre pour trois et salle de bain séparée dont le contenu des toilettes se répand systématiquement sur le sol de la salle de bain…
Nous retournons à Salta en passant par la Quebrada del Toro, une splendide vallée d’une très grande variété de paysages. Champs de cactus, montagnes colorées style Purmamarca, canyons encaissés très impressionnants. Le tout est très pittoresque.
A Salta, nous faisons le plein de victuailles et nous faisons le point avec notre agence de location pour savoir combien va nous coûter la jolie étoile de notre pare brise. Roulement de tambour : 90 € ! Une paille par rapport à ce que nous aurait valu le remplacement en Europe. Nous repartons soulagés vers Cafayate, un village viticole (ça s’annonce bien) à 200 km au sud de Salta.
De Cafayate, nous nous lançons à la découverte de la vallée de las Conchas en vélo. Nous avons loué des VTT et nous faisons transporter par un bus au lieu dit de la Garganta del Diablo (on vous avait prévenus !).
De là, nous remontons la vallée sur 50 km à travers des paysages mirifiques. Amphithéâtre taillé dans la roche, falaise en forme de château, fenêtres percées dans les cheminées de fée, caillou en forme de crapaud… La vallée de Las Conchas aura concentré les plus beaux panoramas de ces 5 jours d’excursion.
Le lendemain, réveil aux aurores pour remonter, via de mauvaises pistes, sur Salta. Nous passons par des petits villages écrasés de soleil et ravitaillés par les corbeaux. Pas vraiment un bon endroit pour y faire du shopping. On a du mal à y trouver de quoi déjeuner. Antagasto, Molinos et Cachi présentent cependant de jolies églises et bâtiments coloniaux. Nicolas et Charles dégainent les appareils.
Fidèles à la tradition, nous fêtons la fin de notre expédition de cinq jours autour d’un steak et d’une bonne carafe de vin de Cafayate dans un restaurant de Salta. Le lendemain, nous quittons nos amis qui partent vers Mendoza (encore plus de vin !) et qui font route vers le sud via le Chili. Nous les reverrons peut-être en Patagonie.
Nous profitons de trois journée à Salta pour nous reposer, nous gaver de filets de boeuf, d'empanadas et de glaces. Nous jetons un coup d'oeil au musée du coin, assez décevant au passage. La cathédrale vaut le détour par contre.
Après des mois de sevrage, je profite des boutiques de fringues de Salta. T-shirts originaux et abordables me voilà !
Retrouvez ici toutes les photos des vallées autour de Salta.
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