Passage incontournable de la région, symbole de l’Utah sur les plaques d’immatriculation, Arches National Park rassemble la plus grosse collection d’arcs rocheux naturels au monde.
Si le parc se situe comme les précédents sur le Plateau du Colorado, la formation des figures elles-mêmes présente une certaine originalité. En effet, les roches sont toujours les mêmes (grès et calcaire), mais c’est au niveau de l’érosion que se situent les différences:
- quand la roche est érodée par le vent et la pluie, et que l’écoulement est relativement homogène, on obtient “simplement” un grand trou : le Grand Canyon.
- lorsque, au milieu des couches de sédiments, une strate se révèle plus résistante, on observe la formation d’un gros “champignon”, l’érosion des strates inférieures étant de fait ralentie, comme à Canyonlands.
- si la partie du plateau concernée est plus haute et que les températures sont négatives en hiver, les infiltrations gèlent et font éclater la roche, principalement dans la partie inférieure, affinant d’abord les soubassements de la roche jusqu’à y créer une ouverture: c’est le cas ici, à Arches.
Cependant, Arches recèle aussi d’autres intérêts que ses arcs rocheux. Le trail de Devil’s Garden nous fait évoluer entre d’immenses parois rouges, séparées les unes des autres par l’érosion, et au sein desquelles apparaitront plus tard d’autres arches. La recherche des arches existantes s’apparente à une chasse au trésor, tant elles restent invisibles tant qu’on ne s’en approche pas suffisamment. Devil’s Garden est aussi moins fréquenté que le reste du parc: après les déserts de Canyonlands, nous éprouvons quelques difficultés à retrouver le public nombreux à l’assaut des roches !
Une occasion de pousser un coup de gueule ! Depuis le début de notre voyage, nous avons pu constater que les trois quarts des touristes, dans cette région des Etats-Unis, sont Français. Engouement provoqué par la lecture des BD de Lucky Luke, come-back du Western Spaghetti, bonne édition du guide du Routard sur la région, conséquences du film Restons groupés? Impossible de savoir. En revanche, nous vous affirmons que le touriste Français n’est pas classe. Il se sent en territoire conquis et passe assurément aux yeux des autochtones et des autres touristes pour un gros beauf… Quelques exemples:
- non, s’interpeller d’un bout à l’autre du camping en hurlant, ce n’est pas faire preuve de savoir vivre.
- Monter sur les arches qui sont des monuments naturels fragiles et éphémères, c’est criminel (et puni par la loi d’ailleurs)
- Faire des réflexions, bien fort, sur le sèche-cheveux du lodge qui ne fonctionne pas alors que devant vous s’étale, majestueux, le Grand Canyon au soleil couchant, c’est un no go absolu!!!
Retrouvez ici toutes les photos d'Arches.
Capitol Reef présente un visage inconnu: l‘irruption d‘un gigantesque pli de la croûte terrestre sur plus de 160 km dans l’axe Nord-Sud. Le Waterpocket Fold a provoqué un soulèvement de la roche qui fait apparaitre les différentes couches géologiques, dans un festival de couleurs.
Au milieu de l’aridité du paysage a été préservé un véritable oasis de verdure, le long d’une rivière alimentée tout au long de l’année - une ressource rare dans ces grandes étendues désertiques. Des colons mormons s’y installèrent dans les années 1880 et y firent prospérer un gigantesque verger qui a subsisté. Au Visitor Center, le film de présentation du park délaye allègrement sur les valeurs de cette communauté mormone: attachement à la terre, solidarité… on s’attendrait presque à voir Charles Ingalls apparaitre et jouer du violon. Il reste aussi de cette époque une minuscule école, une petite maison transformée en musée et une spécialité de tarte aux fruits du verger à laquelle nous avons, bien évidemment, fait honneur.
C’est au milieu des pelouses du campground que nous montons notre tente. De l’herbe sous les pieds nus, il y a longtemps que ça ne nous était pas arrivé !
Les différents itinéraires de Capitol Reef nous permettent d’explorer au plus près les formations rocheuses colorées: une piste nous mène au coeur des falaises, hautes de dizaines de mètres mais ne laissant qu’un étroit passage aux lits des rivières, secs ce jour-là. Ces lits de rivières ne sont qu’occasionnellement alimentés par l’écoulement des eaux lors des orages: revoilà les flash floods ! Au milieu de ces défilés rocheux, il suffit de regarder les formes creusées dans la roche pour se faire une idée de la façon dont la rivière attaque les parois: intérieur des méandres aux formes arrondis, extérieur brutalement frappé par la puissance des flots.
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