Rien que le titre est un oxymore. Le Népal est de loin le pays où nous avons le plus mal mangé. Malheureusement, la très importante influence indienne dans la culture népalaise n’est pas arrivée jusqu’aux cuisines. A part le piment utilisé souvent de façon abusive, les délicieuses épices ont disparu des plats, les légumes aussi.

Nos théories pour expliquer ce phénomène: la géographie alliée aux coutumes religieuses et au niveau de vie. Le pays produit essentiellement des céréales en faibles quantités. Les fruits et légumes sont rares, assez chers et pas vraiment fameux. Enfin, la viande pour des raisons économiques et religieuses est rare, chère et mauvaise.

Imaginez un pays de montagne où toute culture et élevage sont rendus difficiles par le relief et où la religion recommande un régime végétarien (voire végétalien) et sans alcool. Vous obtenez des recettes savoyardes sans le fromage, sans la charcuterie, sans vin et sans Chartreuse. Bref, votre tartiflette réduite à une peau de chagrin ne contient plus que des pommes de terre à l’eau. Sachant qu’on est à côté de l’Inde, vous remplacez les pommes de terre par le riz et les lentilles. Vous obtenez le plat national:

Le Dal Bath

Népal Pokhara A 003

Il s’agit donc d’une platée de riz blanc servie avec une soupe aux lentilles plus ou moins pimentée et parfois quelques légumes (là on retrouve les patates). Voilà. Ca n’a pas de goût. Mais le principe du plat est qu’il y a plusieurs services (jusqu’à ce que mort par Dal Bath s’en suive). Les habitants des montagnes et en particulier les porteurs carburent au Dal Bath car c’est le plat ayant le meilleur rapport quantité / prix.

Après un Dal Bath, on a déjà envie de passer à autre chose… Mais quoi?

Suivent les cortèges de riz frit insipide, dont on essaye vaguement de rehausser le goût avec des petits morceaux d’omelette ou du poulet, du choux ou du thon en boite… Même topo avec les pommes de terre sautées qu’on accompagne parfois d’un oeuf sur le plat (ça c’est pas trop mal).

Nous devons la survie de nos papilles à quelques spécialités dont on arrive, malgré tout, à se lasser au bout de plusieurs semaines.

Le Momo

Une sorte de ravioli fourré à la viande et aux herbes ou de fromage et de pommes de terre ou, encore, de choux et carottes. Le tout est cuit à la vapeur dans d’immenses cuiseurs en fer blanc. Les Momos sont servis avec une sauce/soupe épicée.

Népal Kathmandu A 018

Le Juju Dhau

Seulement à Bhaktapur: un yaourt nature préparé dans des écuelles de terre. Les écuelles sont fabriquées par les potiers de la même ville. Délicieux !

Le Kulfi

Un bâton glacé en forme de cône renversé. Celui-ci était au gout de safran ! Calorique et original. Une glace au goût de fleur.

Népal Bhaktapur A 094

Le Masala Tea

Notre plus belle découverte est la boisson nationale: le masala tea. Un thé épicé que l’on fait infuser dans du lait chaud sucré. Excellent ! On en a expédié quelques boites en France.

Népal Annapurnas A 447

Nous n’oublierons pas non plus:

Le Ginger-Lemon-Honey Tea

Un thé au citron dans lequel on laisse infuser du gingembre frais râpé. Très efficace pour lutter contre le froid et les infections. Il aide à la digestion. Ce breuvage nous a aidé dans les montagnes.

Après 39 jours de ce régime, c’est avec bonheur qu’on a retrouvé la Thaïlande…

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